Cigarette électronique : est-elle néfaste pour la santé ?

Mais malgré son efficacité, des questions persistent : quels sont les risques pour la santé ? La cigarette électronique est-elle une alternative réellement sans danger pour la santé ?

On vous dit tout dans cet article : tout sur les composants d'une cigarette électronique, ses risques et ce que pense la communauté scientifique et médicale.

Une invention 95 % moins nocive que le tabac

Les origines de la cigarette électronique

Saviez-vous que l'on doit son invention à un pharmacien chinois au début des années 2000 ? Ce professionnel de santé, dont le nom est dr Honk Link, cherchait un substitut nicotinique au tabac. Il souhaitait un objet qui a la forme d'une cigarette afin de reproduire le geste exercé par les fumeurs, et qui dispose d'un système électrique. Il désirait aussi dupliquer la fumée d'une cigarette sans les produits toxiques, d'où l'idée de la vapeur.

Ce dispositif devait répondre à une double exigence : offrir une alternative moins nocive, avec moins de risques pour la santé que la cigarette traditionnelle tout en conservant l'expérience du fumeur.

Concrètement, la vapote est composée d'un réservoir prévu pour contenir un liquide aromatisé (parfois avec de la nicotine). Quand vous vapotez, le liquide chauffe et se transforme en aérosol ( fines gouttelettes dans de la vapeur et de l'air).

Cette vapeur imite la fumée du tabac mais sans combustion, évitant ainsi les produits toxiques comme les goudrons ou le monoxyde de carbone.

C'est seulement dans les années 2010 que la cigarette électronique est arrivée en Europe et ça a été un véritable carton !

C'est d'ailleurs dans cette décennie que le nombre de fumeurs en France a baissé. Elle apparaît donc comme un des outils de la lutte anti-tabac.

On estime même que 1,6 million de Français ont arrêté de fumer grâce à l'e-cigarette !

Un outil efficace dans l'arrêt du tabac

Selon une étude anglaise, elle serait 95 % moins nocive que les cigarettes classiques. En effet, elle ne contient pas toutes les substances toxiques de la cigarette classique. Pour rappel, les voici :

• les goudrons responsables de cancer ;
• le monoxyde de carbone déclenché lors de la combustion (facteur de maladies cardio-vasculaires) ;
• les irritants : l'acétone, les phénols, et l'acide cyanhydrique qui agressent le nez, les bronches et les yeux.

L'absence de ces substances dans une cigarette électronique fait d'elle un produit beaucoup moins dangereux. Vapoter est moins risqué, la communauté médicale en est convaincue. C'est pour cela qu'elle est proposée durant d'un sevrage tabagique, au même titre que les patchs ou les gommes à mâcher.

Elle est si efficace que le très sérieux site Tabac Info Service la présente comme solution pérenne et sans menaces majeures. Quand vous vapotez après l'interruption totale de la cigarette, le risque de contracter des maladies chroniques ou graves diminue (même quand votre vapote contient de la nicotine car ce n'est pas elle qui est cancérigène).

Cela prévient les risques de dérégulation de la pression artérielle, diminue le risque de développer des maladies cardiovasculaires (en améliorant également votre fréquence cardiaque)

En outre, la cigarette électronique élimine le problème du tabagisme passif, un enjeu majeur pour la santé publique. Saviez-vous que la fumée est aussi un danger ? Si vous êtes non-fumeur, pensez à éviter toute exposition qui pourrait irriter vos poumons. Si vous êtes fumeur, pensez aux autres, surtout aux jeunes enfants, en veillant à ce que votre fumée ne les atteignent pas (que ce soit dans un habitacle fermé, une pièce avec les fenêtres ouvertes ou même en marchant dans la rue).

Alors, vous devez vous demander pourquoi il réside des inquiétudes quant à sa consommation ?

Des risques encore méconnus : quels effets sur la santé à long terme ?

Un manque de recul et des études contradictoires

Si la communauté médicale est plutôt favorable à la vapoteuse, l'OMS émet des réserves quant à son utilisation. Le problème aujourd'hui, c'est que nous ne connaissons pas les effets sur les poumons des composés organiques inhalés.

En outre, certaines études ont soulevé des questions concernant l'impact du vapotage sur la fonction pulmonaire et le système cardiovasculaire, en particulier chez les utilisateurs chroniques.

Étant un produit récent, (seulement une dizaine d'années de consommation), nous n'avons pas assez de recul et l'OMS se veut prudente. Des études sérieuses sont en cours et nous devrions être au fait dans les prochaines années. En attendant, soyez vigilant.

Il est recommandé d'avoir recours à la cigarette électronique de manière temporaire et non chronique.

La dépendance à la nicotine et des effets indésirables

Même s'il vaut mieux vapoter que fumer, la cigarette électronique ne représente pas de risque zéro pour votre santé. D'abord, en vapotant vous inhalez des liquides chimiques comme le propylène glycol, le glycérol et des arômes.

Ces substances peuvent dessécher et irriter votre gorge et votre bouche. Si c'est le cas, buvez beaucoup d'eau pendant et après le vapotage.

Des produits de vapotage réglementés

Tout de même, rassurez-vous, les e-liquides en France sont très réglementés et ils ne font l'objet d'aucune alerte sanitaire. La cigarette électronique est soumise à des réglementations spécifiques inscrites dans le Code de la consommation.

Ces dispositions visent à assurer la sécurité des consommateurs et à encadrer la commercialisation de ces produits. C'est d'ailleurs une obligation générale de sécurité. Selon l'article L. 421-3 du Code de la consommation, les produits mis sur le marché doivent être sûrs pour les consommateurs.

Cette obligation s'applique pleinement aux cigarettes électroniques et à leurs composants, tels que les e-liquides. Les fabricants et distributeurs doivent donc s'assurer que leurs produits ne présentent pas de risques pour la santé.

Pour être sûr de ne pas avoir de problème, nous vous conseillons de consommer des produits certifiés par l'AFNOR et d'éviter les liquides à base de colorants (association française de normalisation).

"Moins nocif" ne veut pas dire "sans danger".

L'un des problème liés à la commercialisation massive de la cigarette électronique réside dans la perception qu’en ont les consommateurs. Considérée comme une alternative « moins nocive », elle est parfois perçue comme inoffensive, ce qui peut entraîner une banalisation de son usage, même en dehors du cadre du sevrage tabagique.

Cette perception de moindre risque pose un problème : certains non-fumeurs, attirés par les arômes ou l’expérience du vapotage, pourraient commencer à consommer des produits de vapotage sans nécessité. " Bien que la vapoteuse soit utile pour arrêter de fumer, elle reste un produit à utiliser avec modération et précaution, sous peine de développer une dépendance à la nicotine ou d'exposer son organisme à des substances chimiques dont les effets à long terme sont encore incertains.

Il est donc important de surveiller l'usage des produits de vapotage chez les adolescents et de les sensibiliser aux risques de dépendance à la nicotine. La cigarette électronique est trop souvent une porte d'entrée vers une consommation régulière de nicotine et par la suite de tabac.

Vapotage chez l'adolescent et phénomène des "puffs" chez les jeunes consommateurs.

A ce propos, en juillet 2021, l'OMS a qualifié les vapotes de « nocives » aussi parce qu'elles représentent un danger pour les adolescents. En effet, l'organisation craint que les différents arômes et leurs goûts sucrés puissent attirer ceux qui n'ont jamais fumé et les rendre addicts à la nicotine.

Heureusement, cela ne semble pas concerner la France : dans 99 % des cas la e-cigarette est consommée par des fumeurs ou anciens fumeurs.

En effet, de plus en plus de jeunes consomme de ces produits de vapotage jetables. Selon une étude de l'ACT Alliance contre le tabac datant de 2023, 15% des jeunes auraient déjà utilisé ces dispositifs au moins une fois. D'ailleurs, la commission européenne a accordé le droit à la France d'interdire ce type de cigarette jetable dans ses bureaux de tabac et autre lieu de distribution, validant ainsi la proposition de loi de l'Assemblée nationale.

Essayez tout de même de combattre votre addiction à cette substance puissante. Dans le cadre d'un arrêt, le mieux est d'avoir le même taux de nicotine que dans vos anciennes cigarettes.

Puis, de diminuer progressivement jusqu'à consommer uniquement des liquides sans nicotine ! Courage, vous allez y arriver !

Le ressassement du geste et la dépendance psychologique

Si l’on parle souvent des effets physiques des cigarettes électroniques, ses impacts psychologiques méritent également d’être abordés. La gestuelle et la sensation procurées par le vapotage peuvent renforcer un lien mental avec la dépendance, même en l’absence de tabac. On conserve l'acte, le geste de fumer. Cela peut parfois rassurer, piéger l'esprit, mais cela ne convient pas à tout le monde.

Pour de nombreux vapoteurs, l’acte de vapotage devient un rituel, une habitude sociale ou une manière de gérer le stress, tout comme la cigarette (si on écarte évidemment la dépendance à la nicotine). Ce comportement peut retarder un véritable sevrage en maintenant un besoin psychologique lié à l’usage d’un dispositif.

On peut parfois observer chez certains utilisateurs rapportent des effets secondaires tels que de l’anxiété ou de l’irritabilité lorsqu’ils ne vapotent pas. Cela montre que, bien qu’elle soit moins nocive physiquement, la cigarette électronique peut entretenir une dépendance psychologique complexe.

Pour aller plus loin, il est important d’accompagner les vapoteurs dans une approche globale de cessation tabagique. Cela peut inclure des consultations avec des spécialistes, comme des addictologues ou des psychologues, pour travailler sur les comportements liés à la dépendance.

Les alternatives à la cigarette électronique pour arrêter définitivement

Pour vous aider à complètement arrêter le tabac, voici les autres substituts à la nicotine :

• les patchs : à garder pendant 16 heures ou 24 heures sur le haut du bras, l'omoplate ou le bas du dos. Maintenant, ils sont disponibles sans ordonnance ;
• les gommes à mâcher pendant 20 à 30 minutes ;
• les inhalateurs et les pulvérisateurs de nicotine.
• Des approches complémentaires comme l’hypnose, l’acupuncture ou la méditation.

Vous pouvez les acheter en pharmacie et sans ordonnance. Si vous souhaitez être remboursé, il vous faudra une prescription de votre médecin.

Pour vous aider à arrêter de vapoter, il est parfois nécessaire de :

• consulter un hypnotiseur ou acupuncteur ;
• faire de la méditation et de la sophrologie ;
• faire du sport.

Si ces astuces ne suffisent pas, nous vous conseillons de réaliser une thérapie cognitivo-comportementale (TCC). Elle vous aidera à réorienter vos pensées lorsque vous avez envie de vapoter.

Le vapotage est-il bon pour la planète ?

Contrairement aux cigarettes traditionnelles, qui génèrent des mégots polluants, les e-cigarettes posent d'autres problèmes écologiques.

Les e liquides sont conditionnés dans des flacons en plastique. Ce sont des produits chimiques transformés, artificiels et ces dispositifs contiennent des composants électroniques et des piles, nécessitant un recyclage spécifique, une production industrielle et des emballages.

Malheureusement, beaucoup de vapoteuses usagées finissent dans les déchets ménagers, ce qui contribue à une pollution supplémentaire liée à l'acte de fumer.

En conclusion : un outil, pas une solution miracle

Avec 75 000 personnes décédées à cause du tabac en France, malgré tous les efforts de notre système de santé, la vapote peut être une solution efficace pour lutter contre le tabac. Elle sera toujours moins nocive pour votre santé que la cigarette classique et ses nombreux produits toxiques.

Si l'usage de cigarette électronique ne présente pas de dangers à court terme, nous ne connaissons pas encore les effets sur la santé à long terme. C'est pourquoi pour vous protéger, nous vous conseillons de vous en servir de manière ponctuelle uniquement dans le cadre de l'arrêt du tabac. Elle ne doit pas devenir un objet de consommation chronique.

Dans tous les cas, si vous voulez arrêter de fumer, nous vous conseillons de vous rapprocher d'un addictologue ou d'un médecin afin de trouver la meilleure solution pour vous aider. Ces experts peuvent vous proposer la solution adéquate selon votre consommation, votre état de santé et le niveau d'avancée de votre démarche de cessation du tabagisme.

Le site Tabac info service regorge de recommandations pour vous aider à vous débarrasser de la dépendance à la nicotine, quelque soit votre niveau de consommation.

Nos articles sur l'arrêt du tabac : 

1. Tabagisme en entreprise : comment aider vos collaborateurs à arrêter de fumer
2. Nos 8 conseils pour arrêter de fumer
3. Tabac chez les jeunes : les astuces pour résister