Originaire de l’autre côté de la Manche, #Dryjanuary est une campagne ayant pour but de remédier aux excès des fêtes de fin d’année. Le but est d’éviter de consommer de l’alcool pendant un mois après le réveillon du nouvel an.
Cela vous semble possible ? Si non, êtes-vous au point sur votre consommation ? Est-elle liée à votre travail ? Le Dry january est l’occasion de faire le point et de vous protéger, vous et votre entourage, des pratiques addictives liées à l’alcool !
Les conséquences d’une mauvaise consommation d’alcool en entreprise ne sont pas anodines. Baisse de productivité, augmentation du risque d’accidents du travail, burn-outs, turnovers, mauvaise ambiance et surtout, ces pratiques abusives nuisent fortement à la santé de chacun ! Alors, comment réduire ces risques et prévenir les consommations d’alcool abusives sur son lieu de travail ?
Tout d’abord, il faut analyser les situations qui pourraient mener à une consommation abusive. Par exemple, les risques psychosociaux (RPS), liés aux conditions de travail sont des facteurs aggravants, voire des causes de comportements addictifs. Parmi les RPS, on peut ainsi noter les horaires exigeants, le télétravail, les mauvaises relations, l’insécurité vis-à-vis de l’emploi, les conflits de valeurs … et plein d’autres !
Ainsi, rendre l’environnement de travail plus sain pour tous est la première des méthodes pour lutter contre les dérives liées à ces facteurs à risques !
Bien que la consommation d’alcool soit autorisée en entreprise pour certaines occasions, elle est réglementée par la loi. Les différents alcools autorisés ne doivent être que du vin, de la bière, du cidre ou du poiré tandis que les spiritueux tels que le whisky ou la vodka, sont interdits.
Le reste du temps, l’employeur peut interdire toute consommation d’alcool sur le lieu de travail en le précisant sur l’affichage obligatoire.
La responsabilité de l’employeur peut être engagée en cas d’accidents liés à la consommation d’alcool. Ainsi, en présence d’alcool, il est recommandé de mettre à disposition des éthylotests et de déconseiller aux personnes en état d’ébriété de conduire.
Même si la France est le pays du bon vin et de l’alcool, il ne faut pas faire de cette tradition une obligation ou un moyen de récompense ! Ainsi, lors de pots d’entreprise, de repas organisés à l’intérieur ou à l’extérieur des locaux, il est recommandé de mettre à dispositions des alternatives aux boissons alcoolisées et de les mettre en avant, et sans encourager le jugement sur celui qui choisit cette option. Si de l’alcool est proposé, il faudrait fournir également de quoi se restaurer pour alléger les effets de l’alcoolisation.
D’ailleurs, il ne faut pas oublier que la dépendance intervient à la suite de la modification du système de récompense et de la ritualisation de la consommation. Ainsi, pour briser ce conditionnement, il est recommandé de respecter les normes en matière de consommation et de garder les boissons alcoolisées pour des occasions particulières ou aléatoires.
Le plus important est de pouvoir rediriger la personne concernée vers des structures adéquates des addictologues, médecins du travail, centres spécialisés… Si vous devez débuter le dialogue, nous vous conseillons de :
Plus d’informations sur : https://www.alcool-info-service.fr/
Nous avons évoqué les concepts d’« addiction », d’ « alcoolodépendance », de « consommation excessive », mais savez-vous faire la différence ?
L’addiction est définie par l’OMS comme « un état de dépendance périodique ou chronique à des substances ou à des comportements ». C’est aussi, selon le ministère de la santé et de la prévention, « l’impossibilité répétée de contrôler un comportement et la poursuite de ce comportement en dépit de la connaissance de ses conséquences négatives. »
En d’autres termes, l’addiction est liée à une forme de perte de contrôle qui entraîne des comportements compulsifs et autodestructeurs. On parle surtout de « comportements addictifs » spécifiant le besoin excessif et obsédant de consommer une substance ou de pratiquer une activité particulière.
Il n’y a que des « comportements à risque » en matière de consommation d’alcool ! Certes, on peut les classer à différentes échelles notamment lorsque les quantités ingérées sont démesurées, que la consommation est trop régulière voire ritualisée. Par exemple, le binge-drinking est une pratique extrêmement risquée, et pourtant courante chez les jeunes adultes, dont le principe est d’ingérer la plus grande quantité d’alcool possible dans un court lapse de temps pour mettre en exergue ses effets.
Ces comportements peuvent mener à la « dépendance » qui est un état d’accoutumance aux effets de l’alcool, des symptômes de sevrage (ou de manque) lorsqu’il n’y a arrêt de consommation. Les personnes dépendantes à l’alcool, appelées « alcoolodépendantes », ont souvent conscience de l’aspect destructeurs des effets de la consommation sur leur organisme et de leur propre addiction, sans pour autant que cela affecte leur volonté de consommer.
Cet article se concentre principalement sur l’addiction à l’alcool, cependant il existe de nombreux sujets à addiction. Ils peuvent être liés à la consommation de produits (psychoactifs, la plupart du temps) comme le tabac, l’alcool, la drogue, le cannabis, les médicaments … Cependant, il existe aussi des addictions liées aux comportements, comme l’addiction aux jeux, aux écrans ou encore au travail (le workaholisme).
On remarque que certains facteurs augmentent la possibilité de comportements addictifs. Par exemple, des facteurs personnels tels que la vulnérabilité génétique, la fragilité psychique (anxiété, troubles de l’humeur…), ainsi que des facteurs environnementaux liés à la situation familiale, à l’accessibilité au produit, à l’âge de début de la consommation, au sexe, à la maturité cérébrale, à la personnalité et à l’entourage d’un individu.
La dépendance renforce aussi certains de ces facteurs en alimentant les problèmes personnels, relationnels et professionnels ainsi qu’en provoquant des pertes de contrôle et une impossibilité de plus en plus forte d’arrêter ou réduire les comportements addictifs. On appelle aussi « craving » cette volonté irrésistible de consommer, sans pouvoir y renoncer. Cela peut déclencher de l’irritabilité et d’autres excès émotionnels.
Le système de récompense, est le premier à se modifier lors de la formation d’une addiction. C’est un circuit du cerveau qui, lors d’une activité plaisante, donne lieu à une libération de dopamine, un neurotransmetteur et permet la transmission d’informations entre deux neurones. Ainsi, cette molécule biochimique amène à se souvenir du plaisir ressenti à la suite de l’action et conditionne le cerveau qui va vouloir répéter ce comportement.
Lors de stimulation trop puissante et trop répétée, ce circuit va se dérégler, la libération de dopamine sera moins puissante à chaque répétition, car la tolérance de l’organisme va augmenter, jusqu’au moment où l’absence de stimulation va créer un manque. C’est la dépendance psychique. Cette dépendance génère aussi des effets physiques et visibles sur le corps tels que des malaises, des sueurs, des nausées, des insomnies, de l’agitation, des tremblements…
L’état émotionnel se dérègle lors des pertes de contrôles où la personne dépendante devient incapable de s’abstenir et perçoit la nécessité de consommer compulsivement et immédiatement l’objet de son addiction. C’est ce que l’on a appelé précédemment le « craving ».
Sur le court terme, chaque niveau de quantités ingérées engendre des conséquences différentes :
Quant aux pathologies provoquées par la consommation d’alcool répétée, elles plus sont nombreuses qu’on peut le croire : cancers, maladies cardiovasculaires et digestives, troubles psychiques, tension artérielle élevée … Ces maladies sont favorisées par la consommation d’alcool aléatoirement du fait que ce soit occasionnel. Rappelons-le, la consommation d’alcool n’est jamais sans risque !
Comment savoir si vous êtes alcoolodépendant ? https://www.alcoometre.fr/
La consommation d’alcool est acceptable lorsqu’elle est modérée et qu’elle respecte les recommandations en vigueur. Mais aucune consommation d’alcool, à forte ou faible dose, régulière ou non, n’est pas sans risque pour la santé. Les experts recommandent de ne pas dépasser deux verres d’alcool par jour, à raison de 10 verres par semaine, en veillant à faire des pauses et en respectant des journées sans consommer. Ce seuil, déjà très élevé, doit être accompagné de précautions comme par exemple :
Attention ! Certains alcools sont trompeurs ! On peut les croire plus légers, ou moins les sentir lorsqu’ils sont mélangés dans des cocktails mais leurs effets restent présents ! Notamment dans les mélanges très sucrés avec des boissons énergisantes, ce sont des traîtres qui fournissent de mauvaises informations au cerveau et empêchent de prendre conscience de son état d’ébriété !
Il est important aussi d’éviter la polyconsommation, c’est-à-dire la consommation de plusieurs substances psychoactives en simultané, et éviter la polyaddiction.
Enfin, les études montrent que les jeunes adultes ont tendances à dépasser les limites du raisonnables en matière de consommation d’alcool et de prise de risque. Cependant, ils s’exposent à des conséquences bien plus graves qu’une simple « gueule de bois » (résultante de la déshydratation en lendemain de consommation) comme les accidents de la route, des relations sexuelles sans protection ou non consenties et même d’attenter à leur vie.
Pour conclure, vous l’aurez compris, l’abus d’alcool est dangereux pour la santé. Malgré cela, la consommation d’alcool ne doit pas pour autant être prohibée, il faut seulement apprendre à contrôler sa consommation d’alcool pour ne pas tomber dans l’addiction. Que ce soit au travail, entre amis ou en famille, soyons tous responsables !
Alors, en janvier, on relève le défi ?
Sources :