Ordonnance médicale : comprenez enfin l’écriture de votre médecin

Parfois, vous ne savez pas non plus si vous pouvez consulter tel ou tel médecin spécialiste. Quand une prescription médicale est-elle nécessaire ? Que doit-elle contenir ? Nous vous éclairons sur le sujet, pour que l’ordonnance n’ait plus de secret pour vous !

Dans quels cas une prescription médicale est-elle nécessaire ?

La prescription est un acte médical, dont la réglementation est stricte. En effet, elle est encadrée par les Codes de la Sécurité sociale, de la Santé publique et de la déontologie médicale. Le médecin – ou le professionnel de santé – la rédige sur une ordonnance.

Une prescription médicale peut être réalisée pour :

• Délivrer des médicaments en cas de traitement ;
• Réaliser un examen biologique ou d’imagerie (radiographie, échographie, scanner, IRM) pour établir un diagnostic ou en amont d’un traitement notamment ;
• Proposer des dispositifs médicaux (ceinture lombaire, perfusion, chevillière…) ;
• Réaliser des soins de kinésithérapie ou infirmiers, voire de l’orthophonie ;
• Délivrer des lunettes ou lentilles.
   

Qui peut prescrire une ordonnance ?

Bien souvent, c’est au médecin généraliste que revient ce rôle.

Cependant, une ordonnance peut aussi être établie par :

• Un médecin spécialiste ;
• Un chirurgien-dentiste, lié à son exercice de « l’art dentaire » ;
• Une sage-femme, pour des anesthésiques locaux, contraceptifs ou antibiotiques ;
• Un pédicure-podologue, lié à son exercice ;
• Un kiné, pour des dispositifs médicaux comme une ceinture lombaire, une aide à la déambulation, etc. ;
• Un infirmier, pour des dispositifs médicaux, des pansements ou des contraceptifs oraux dont la prescription initiale date de moins d’un an.
   

Que doit contenir une ordonnance médicale pour être valide ?

Plusieurs informations doivent figurer sur l’ordonnance pour qu’elle soit valide :

• Le nom, la qualification et les coordonnées du prescripteur ;
• Son numéro d’inscription au Répertoire Partagé des Professionnels de Santé (RPPS), à 11 chiffres ; ou dans le cas d’un établissement de santé, le numéro FINESS (inscription au Fichier National des Établissements Sanitaires et Sociaux), à 9 chiffres ;
• Les nom et prénom du patient, voire l’âge, le poids ou la taille, qui peuvent être utiles pour le dosage de certains médicaments ou la réalisation d’analyses médicales ;
• L’objet de la prescription : un examen, une analyse, un traitement, etc. Dans le cas d’une prise médicamenteuse, la quantité, la fréquence, la durée du traitement et le nombre de renouvellements figurent ;
• La date de rédaction ;
• La signature du prescripteur.
   

Une ordonnance valide pourra alors être traitée par le professionnel à qui elle est destinée – pharmacien, spécialiste, établissement de santé ou autre soignant. Elle permettra également le remboursement par l’Assurance Maladie.

L’ordonnance est réalisée en double exemplaire. L’orignal est pour vous, le duplicata est pour la caisse d’Assurance Maladie, bien souvent envoyée par le professionnel qui la reçoit, via votre carte vitale. Quoique, de nos jours, elle est généralement scannée, notamment par le pharmacien.

Il existe des ordonnances particulières pour les affections de longue durée (ALD). Elles sont appelées « bizone ». Une partie haute permet la prescription de médicaments en rapport avec l’ALD, prise en charge à 100%. La partie basse, quant à elle, est utilisée pour d’autres traitements, qui ne sont pas en rapport direct avec la maladie.

Quelle prescription médicale pour la prise de médicaments ?

De plus en plus, les ordonnances contiennent le nom scientifique de la molécule, accolé au nom commercial du médicament. Cela permet au pharmacien de vous fournir un médicament similaire quand le premier n’est plus disponible. Cela permet aussi de renouveler un traitement même si vous êtes à l’étranger. Les noms scientifiques des molécules sont en effet identiques partout dans le monde.

La durée d’une prescription médicamenteuse sur ordonnance

La durée d’un traitement médicamenteux ne peut pas excéder un an.

Lorsque cela dépasse 1 mois, l’ordonnance indique :

• la durée totale du traitement,
• ou le nombre de renouvellements, par période d’1 mois, voire de 3 mois, et dans ce cas la mention « AR » y figure.
  À l’issue de cette période, vous devez donc retourner en pharmacie, pour bénéficier de la suite de votre traitement.

Pour certains médicaments, les durées sont limitées. Par exemple, les anxiolytiques sont prescrits pour 12 semaines maximum ; les somnifères, 4 semaines ; les substituts aux opiacés, entre 7, 14 et 28 jours. Ils sont d’ailleurs délivrés par le pharmacien de façon fractionnée.

Lorsque le pharmacien délivre les médicaments, il indique la date et la quantité fournie sur l’ordonnance.

Que faire si l’ordonnance médicale est expirée ?

En général, vous devez retourner chez votre médecin traitant.

Cependant, il existe des cas particuliers :

• les contraceptifs oraux peuvent être renouvelés pendant 6 mois par le pharmacien ;
• les traitements chroniques peuvent également être renouvelés par le pharmacien, pour éviter qu’une interruption ne vous porte préjudice. Il en informera alors votre médecin traitant.

Bien sûr, certains médicaments sont en libre accès. Pour autant, le pharmacien est attentif à la délivrance de ces médicaments et est alerté en cas de renouvellement trop courant.

Quelle prescription pour la réalisation d’un examen ?

Que vous ayez des analyses biologiques à faire en laboratoire ou des examens de radiologie pour établir un diagnostic ou préparer un traitement, ils pourront être effectués sur prescription médicale.

Aucun délai de réalisation de l’examen ou des analyses n’est requis. Mais, si cela vous a été prescrit, c’est que c’est nécessaire. Donc, pensez à le faire rapidement. D’autant plus que l’Assurance Maladie peut refuser de vous rembourser, si le délai entre la prescription et l’examen est trop long.

Toutefois, pour une prise de sang, l’ordonnance est valable un an, et ce, pour un seul prélèvement en général.

Avez-vous besoin d’une ordonnance pour consulter un médecin spécialiste ?

En France, la notion de parcours de soins est apparue il y a plusieurs années. Ce parcours implique pour chacun de déclarer un médecin traitant. Vous le consultez en priorité, pour des affections aigües ou de longue durée, et pour bénéficier d’examens plus précis chez un spécialiste. Le suivi médical sera alors optimal et vous pourrez ainsi être remboursé normalement par la Sécurité Sociale. Ce remboursement s’élève à 70% du tarif fixé, dans le cas d’une consultation avec un spécialiste conventionné secteur 1. Votre mutuelle pourra rembourser le reste à charge.

Vous pouvez consulter directement plusieurs spécialistes, sans passer par votre médecin traitant :

• Gynécologue
• Ophtalmologue
• Psychiatre
• Stomatologue, pour les actes légers

Mais, pour la plupart des spécialités médicales, une ordonnance ou une lettre de recommandation de votre médecin traitant est nécessaire. C’est le cas si vous devez consulter un :

• ORL
• Gastro-entérologue
• Dermatologue
• Rhumatologue
• Cardiologue
• Radiologue

Cependant, vous pouvez consulter un spécialiste directement, mais vous serez remboursé à 30% seulement du tarif, pour un spécialiste de secteur 1. Vous êtes alors hors parcours de soin.

Quelle prescription pour bénéficier de lunettes ou lentilles ?

C’est peut-être la première fois que vous devez porter des lunettes, ou il est temps de les changer. Lors d’un rendez-vous chez l’ophtalmologue, celui-ci vous fournira une ordonnance pour bénéficier ou renouveler vos lunettes ou lentilles. Cette prescription a une durée différente selon l’âge :

• Pour les moins de 16 ans, l’ordonnance de lunettes ou lentilles est valable 1 an ;
• Pour les personnes âgées de 16 à 42 ans, la prescription est valable 5 ans (3 ans pour les lentilles) ;
• Après 43 ans, elle est valable 3 ans, dans les deux cas.

Vous savez à présent déchiffrer une ordonnance médicale et l’utiliser à bon escient. N’oubliez pas qu’elle est nécessaire à votre parcours de soin, pour un meilleur suivi médical et un remboursement efficace par l’Assurance Maladie. En cas de doute sur ce qu’elle contient, n’hésitez pas à poser des questions à votre prescripteur ou au professionnel qui l’applique, même celles qui vous paraissent naïves.